l'adversaire
En 1993, Jean-Claude Romand tue sa femme, ses enfants et ses parents après avoir, pendant dix-huit ans fait croire à tout son entourage qu'il était médecin à l'OMS et escroqué une bonne partie de sa famille. En commençant la lecture de ce livre j'ai eu l'impression de retrouver Nicolas de La classe de neige devenu adulte. Jean-Claude Romand a d'ailleurs été très touché par ce livre.
De cette histoire, je connaissais l'adaptation de Nicole Garcia avec Daniel Auteuil. Dans le film, Nicole Garcia retrace les derniers jours qui ont précédé le crime de Jean-Claude Romand. Celui-ci apparaît comme un personnage opaque et mystérieux dont le comportement reste inexplicable. Emmanuel Carrère, quant à lui, évoque le procès, décortique le parcours de l'homme, tente d'y trouver ce qui peut expliquer son geste, se demande aussi comment tout l'entourage de Jean-Claude Romand a pu ignorer la supercherie. Pour ma part, je me suis de mandée, si l'entourage n'avait pas fait preuve de de déni de la réalité, d'indifférence, en tout cas, pour ne jamais avoir cherché à en savoir plus sur leur fils, mari, ami, etc...
Il y a aussi dans le récit de Carrère une recherche personnelle car l'écrivain s'interroge sur sur sa propre démarche, ce qui l'a amené à s'intéresser à cet affaire et à ce personnage monstrueux et ce qui le lie à lui.
Emmanuel Carrère n'a pas seulement effectué une enquête minutieuse et approfondie, il a également réalisé une étude psychologique approfondie, tissé des liens avec le meurtrier, et avec quelques personnes de son entourage.
J'ai beaucoup aimé le ton de ce livre : sobre, réfléchi écrit à la première personne. Ce n'est pas un simple fait divers relaté par un journaliste. Emmanuel Carrère ne porte pas de jugement, il livre ses impressions, il pose des questions dont beaucoup resteront sans réponse. C'est aussi une belle oeuvre d'écrivain.
Un livre qui m'a mis mal à l'aise, tout comme le film de Nicole Garcia, mais qui m'a aussi passionnée.
au dos du livre : "Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. j'ai essayé de raconter préciséméent, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrème m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous."
N.B. J'ai lu dernièrement dans Télérama que De sang froid de Truman Capote avait servi de référence à Emmanuel Carrère pour écrire son livre. Malheureusement, je n'ai pas retrouvé l'article sur le Net.
L'Adversaire, Emmanuel Carrère, Editions P.O.L., 222p.
De cette histoire, je connaissais l'adaptation de Nicole Garcia avec Daniel Auteuil. Dans le film, Nicole Garcia retrace les derniers jours qui ont précédé le crime de Jean-Claude Romand. Celui-ci apparaît comme un personnage opaque et mystérieux dont le comportement reste inexplicable. Emmanuel Carrère, quant à lui, évoque le procès, décortique le parcours de l'homme, tente d'y trouver ce qui peut expliquer son geste, se demande aussi comment tout l'entourage de Jean-Claude Romand a pu ignorer la supercherie. Pour ma part, je me suis de mandée, si l'entourage n'avait pas fait preuve de de déni de la réalité, d'indifférence, en tout cas, pour ne jamais avoir cherché à en savoir plus sur leur fils, mari, ami, etc...
Il y a aussi dans le récit de Carrère une recherche personnelle car l'écrivain s'interroge sur sur sa propre démarche, ce qui l'a amené à s'intéresser à cet affaire et à ce personnage monstrueux et ce qui le lie à lui.
Emmanuel Carrère n'a pas seulement effectué une enquête minutieuse et approfondie, il a également réalisé une étude psychologique approfondie, tissé des liens avec le meurtrier, et avec quelques personnes de son entourage.
J'ai beaucoup aimé le ton de ce livre : sobre, réfléchi écrit à la première personne. Ce n'est pas un simple fait divers relaté par un journaliste. Emmanuel Carrère ne porte pas de jugement, il livre ses impressions, il pose des questions dont beaucoup resteront sans réponse. C'est aussi une belle oeuvre d'écrivain.
Un livre qui m'a mis mal à l'aise, tout comme le film de Nicole Garcia, mais qui m'a aussi passionnée.
au dos du livre : "Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. j'ai essayé de raconter préciséméent, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrème m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous."
N.B. J'ai lu dernièrement dans Télérama que De sang froid de Truman Capote avait servi de référence à Emmanuel Carrère pour écrire son livre. Malheureusement, je n'ai pas retrouvé l'article sur le Net.
L'Adversaire, Emmanuel Carrère, Editions P.O.L., 222p.