la fin des temps
Un roman long (et écrit petit !), mais une fois que je l’ai eu en main , je n’ai eu aucune envie de le lâcher. Je l’avais déjà beaucoup aimé il y a plusieurs années, et j’en avais gardé un excellent souvenir, je l’ai retrouvé avec autant de plaisir cette fois-ci. Dès les premières lignes, une atmosphère étrange s’installe et on est saisi par le suspense. L’intrigue va de rebondissements en rebondissements. Certains passages seraient dignes des aventures d’Indiana Jones (grottes obscures habitées par des sangsues et des créatures horribles) !
Deux histoires sont racontées en parallèle pour se rejoindre à la fin. La première démarre en plein cœur de Tokyo. Le narrateur, un jeune informaticien, tout ce qu’il y de plus banal en apparence, se trouve arraché malgré lui à son existence ordinaire et embarqué dans des péripéties qui dépassent largement ce que son imagination pouvait concevoir. La deuxième histoire se situe dans une ville mystérieuse entourée de hautes murailles, peuplée de licornes et d’habitants bizarres.
Mais La fin des temps n’est pas un simple roman d’action. On y trouve également une dimension métaphysique ainsi qu’une interrogation sur le sens de la vie et sur le monde moderne. Haruki Murakami livre ici sa vision du monde futur où l’informatique prend peu à peu le pouvoir sur l’humain et où l’homme perd son cœur. C’est en quelque sorte une mise en garde contre les dérives où peuvent nous conduire les nouvelles technologies.
C’est également une histoire d’amour non dénuée de poésie.
Un beau livre très riche, à lire de toute urgence.
Premières phrases : « L’ascenseur continuait à monter avec une extrême lenteur. Du moins je pensais qu’il montait, mais à vrai dire je n’en savais rien . A une vitesse aussi réduite, toute sensation de direction s’efface : il était peut-être en train de descendre, peut-être même qu’il était arrêté. Simplement, compte tenu des circonstances, j’avais décidé de considérer qu’il montait, par esprit de commodité. Pure hypothèse, sans aucun fondement. Il avait peut-être gravi douze étages avant d’en redescendre trois, ou bien il avait déjà fait une rotation autour de la terre, je n’en sais rien. »
La fin des temps, Haruki Murakami, Edition Seuil, Collection Points, 534p.