la classe de neige
Nicolas part en classe de neige, au lieu de prendre le car avec les autres enfants, il va en voiture avec son père. Quelques jours plus tard, on apprend la disparition d'un enfant du village...
Comme dans La moustache, dès le début, on sent une anomalie et l'atmosphère oppressante s'installe.
La violence est d'autant plus glaçante qu'elle est plus suggérée que décrite, tout est montré du point de vue de Nicolas avec son regard d'enfant. Emmanuel Carrère a très bien rendu les peurs et les fantasmes qui peuvent tourmenter un enfant.
Un livre très court et intense que j'ai lu quasiment d'une traite.
premières lignes : "Plus tard, longtemps, jusqu'à maintenat, Nicolas essaya de se rappeler les dernières paroles que lui avait adressé son père; il lui avait dit au revoir à la porte du chalet, répété les conseils de prudence, mais Nicolas était tellement géné de sa présence,il avait tellement hâte de le voir repartir qu'il n'avait pas écouté. Il lui en voulait d'être là, d'attirer des regards qu'il devinait moqueurs et s'était dérobé, en baissant la tête, au baiser d'adieu. Dans l'intimité familiale, ce geste lui aurait valu des reproches mais il savait qu'ici, en public, son père n'oserait pas."
Ce livre a reçu le prix Femina en 1995 et a été adapté au cinéma par Claude Miller en 1998
La classe de neige, Emmanuel Carrère, Editions Gallimard, Collection Folio,