la jeune fille suppliciée sur une étagère

Publié le par Clarinette

Ce livre comporte deux récits dont le sujet commun est la mort.


Dans le premier, La jeune fille suppliciée sur une étagère, une jeune fille morte raconte les circonstances de sa mort et tout ce qui se passe après.
Il ne s'agit pas d'une description de l'au-delà, mais d'une description très concrète de la mort. Akira Yoshimura n'épargne aucun détail au lecteur, chaque étape est décrite minutieusement. Mais le ton est très détaché et c'est écrit avec beaucoup de délicatesse. Finalement, ce qui m'a le plus glacée, c'est la solitude dans laquelle se trouve cette jeune fille et l'indifférence qui l'entoure...

Dans le second, Le sourire des pierres, Eichi retrouve Sone, un ami d'enfance. Enfants, ils avaient l'habitude de jouer dans un cimetière, mais après la mort de son père Sone a déménagé.
Deux personnages entourent Eichi : sa soeur aînée qui n'arrive pas à donner la vie et Sone qui semble avoir un lien particulier avec la mort.
Sone a un comportement étrange qui inquiète Eichi. Qu'est-ce qui a conduit Sone vers cette attirance pour tout ce qui touche la mort et qu'est-ce qui va conduire sa soeur à se rapprocher de Eichi ?

La mort vue de l'intérieur et la mort vue de l'extérieur, en quelque sorte...
Dans le premier, c'est une morte qui n'aspire qu'au repos, dans le second, la mort qui est représentée comme quelque chose de mystérieux et d'inquiétant.

Akira Yoshimura a une écriture qui rend très "digeste" ce sujet a priori rebutant. C'est sans doute le côté "zen" des écrivains japonais.
Un livre mélancolique, mais pas morbide.


Premières phrases
: "A partir du moment où ma respiration s'est arrêtée, j'ai soudain été enveloppée d'air pur, comme si la brume épaisse qui flottait alentour venait de se dissiper pour un temps.
Je me sentais aussi fraîche que si l'on m'avait baigné le corps tout entier dans une eau limpide et pure. je m'apercevais que mes sens étaient tellement affûtés que c'en était étrange.
A travers la fenêtre brillaient des toiles d'araignées couvertes de gouttelettes, tendues comme des hamacs entre l'auvent de la maison et celui de l'autre maison derrière et qui m'éblouissait."


La jeune fille suppliciée sur une étagère
, Akira Yoshimura, Editions Actes Sud, 141p.

la critique de Libération

Publié dans littérature asiatique

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S
C'est promis, je vais le lire, il n'y a que les écrivains japonais pour trouver un thème pareil !
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C
Oui, c'est vrai et c'est traité avec le détachement qu'on retrouve chez tous les auteurs japonais, enfin ceux que je connais du moins (et je suis loin de les connaitre tous !)...
L
Merci de ta critique ! Je t'en dirais plus en 2007 ;D
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C
Rendez-vous en 2007, alors !