l'hibiscus pourpre
Kambili est une adolescente nigérianne silencieuse et renfermée qui n'est jamais sortie du cocon familial. Son père est un homme puissant et riche. Catholique intégriste et austère, il élève ses enfants d'une main de fer et fait régner la terreur dans sa famille. Lors d'un séjour chez sa tante Ifeoma, Kambili découvre un monde plein de vie, de rires et de liberté...
Chimananda Ngozi Adichie parle de choses terribles, d'un père qui bat sa femme et ses enfants et qui impose une loi totalement injuste et arbitraire, mais sa plume reste légère, jamais elle ne s'appesantit. Le ton est toujours juste. Son écriture est parsemé de termes issus des dialectes ibo, ce qui donne une note particulièrement vivant à ce roman plein de saveurs, de sons et de couleurs africaines. Elle exprime à merveille les tourments qui déchirent Kambili partagée entre son amour pour son père et son désir de s'émanciper. Elle montre aussi une Afrique déchirée entre sa culture et ses rites traditionnels et la loi imposée par les missionnaires européens venus la coloniser. De même que la révolte gronde dans le coeur de Kambili, la révolution explose dans un pays ravagé par la misère et la corruption.
Chimananda Ngozi Adichie n'avait que 25 ans lorsqu'elle a écrit ce livre.
Merci à Lorraine pour cette belle idée de lecture ! Un livre que j'ai lu avec passion et que je m'empresse d'ajouter à mes coups de coeur 2006.
premières phrases : "A la maison la débâcle a commencé lorsque Jaja, mon frère, n'est pas allé communier et que Papa a lancé son gros missel en travers de la pièce et cassé les figurines des étagères en verre. Nous venions de rentrer de l'église. Mama plaça les palmes fraîches, mouillées d'eau bénite, sur la table à manger. Plus tard, elle les tresserait pour en faire des croix, un peu avachies, qu'elle accrocgerait au mur, à côté de notre photo de famille dans son cadre doré. Elles y resteraient jusqu'au mercredi des Cendres, où nous les emporterions à l'église pour les donner à brûler et réduire en cendres. Papa, vêtu d'une longue robe grise comme les autres oblats, aidait tous les ans à distribuer les cendres. Sa file était la plus lente car il appuyait son pouce couvert de cendres bien fort sur chaque front pour tracer une croix parfaite et prononçait posément et avec conviction, en articulant chaque mot, le "Tu es poussière et tu retourneras à la poussière"."
L'hibiscus pourpre, Chimananda Ngozi Adichie, Editions Anne Carrière, 410p.
Chimananda Ngozi Adichie parle de choses terribles, d'un père qui bat sa femme et ses enfants et qui impose une loi totalement injuste et arbitraire, mais sa plume reste légère, jamais elle ne s'appesantit. Le ton est toujours juste. Son écriture est parsemé de termes issus des dialectes ibo, ce qui donne une note particulièrement vivant à ce roman plein de saveurs, de sons et de couleurs africaines. Elle exprime à merveille les tourments qui déchirent Kambili partagée entre son amour pour son père et son désir de s'émanciper. Elle montre aussi une Afrique déchirée entre sa culture et ses rites traditionnels et la loi imposée par les missionnaires européens venus la coloniser. De même que la révolte gronde dans le coeur de Kambili, la révolution explose dans un pays ravagé par la misère et la corruption.
Chimananda Ngozi Adichie n'avait que 25 ans lorsqu'elle a écrit ce livre.
Merci à Lorraine pour cette belle idée de lecture ! Un livre que j'ai lu avec passion et que je m'empresse d'ajouter à mes coups de coeur 2006.
premières phrases : "A la maison la débâcle a commencé lorsque Jaja, mon frère, n'est pas allé communier et que Papa a lancé son gros missel en travers de la pièce et cassé les figurines des étagères en verre. Nous venions de rentrer de l'église. Mama plaça les palmes fraîches, mouillées d'eau bénite, sur la table à manger. Plus tard, elle les tresserait pour en faire des croix, un peu avachies, qu'elle accrocgerait au mur, à côté de notre photo de famille dans son cadre doré. Elles y resteraient jusqu'au mercredi des Cendres, où nous les emporterions à l'église pour les donner à brûler et réduire en cendres. Papa, vêtu d'une longue robe grise comme les autres oblats, aidait tous les ans à distribuer les cendres. Sa file était la plus lente car il appuyait son pouce couvert de cendres bien fort sur chaque front pour tracer une croix parfaite et prononçait posément et avec conviction, en articulant chaque mot, le "Tu es poussière et tu retourneras à la poussière"."
L'hibiscus pourpre, Chimananda Ngozi Adichie, Editions Anne Carrière, 410p.