ces petites choses

Publié le par Clarinette

Il y a quelques semaines, j'ai ouvert ma boîte aux lettres que je n'avais pas ouvert depuis longtemps et j'y ai trouvé un mail du Livre de Poche qui proposait de participer à un concours de critiques littéraires pour blogueurs. Le but était de d'écrire une critique sur un livre que je recevrais par la poste. En ouvrant le livre j'ai ressenti un mélange d'excitaion et d'appréhension. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais y trouver et je ne connaissais absolument pas Deborah Moggach. Je m'attendais à un quelconque roman "à l'eau de rose" ou bien au "polar de l'été" et j'ai été agréablement surprise car j'y trouvé plus de profondeur que je ne m'y attendais.

Dans un service d'urgence, Ravi, médecin d'origine indienne est débordé. De retour chez lui il doit faire face à un beau-père envahissant, un vieillard libidineux, sans-gêne et grossier. Ne sachant pas comment se débarrasser de cet encombrant personnage, une idée lui vient à l'esprit : avec l'aide de son cousin Sonny, un homme d'affaire qui vit en Inde, il va créer
à Bangalore dans la vieille pension de Dunroamin, une maison de retraite pour des personnes agées venant des quatre coins de l'Angleterre et esseulées . Pour eux, à des milliers de kilomètres de leur pays d'origine, une nouvelle vie va commencer.
Un peu sceptique au début, j'ai été peu à peu prise par ma lecture. J'ai trouvé le style de Deborah Moggach plutôt agréable à lire avec sa petite touche "british". J'ai aimé la partie qui se situe en Inde, même si c'est un peu idéalisé, il y a une note optimiste réconfortante.
L'Inde est présentée comme le pays de la seconde chance, de la dernière pour certains. Chaque personnage, chacun à sa manière y trouvera son compte, chacun va y trouver un nouveau moteur à sa vie, certains vont même y panser leurs blessures. C'est irréaliste bien sûr, on a du mal à imaginer une personne âgée décider de tout quitter pour aller passer ses vieux jours dans un pays aussi éloigné et exotique que l'Inde. Comme par miracle nos retraités qui était partis, abandonnés de tous et un peu déboussolés vont reprendre goût à la vie et retrouver un peu de leur jeunesse perdue au contact d'une culture qui leur est pourtant a priori complètement étrangère, mais je me suis prise à rêver d'un monde où on pourrait prendre un nouveau départ à 70 ans. Les petits vieux m'ont parus touchants. La confrontation avec l'Inde et ses habitants est assez amusante. De plus Deborah Moggach aborde à la fois avec humour et justesse le vieillissement et ses conséquences, la solitude des personnes agées dans nos sociétés occidentales, leur désarroi face à monde qui avance à toute vitesse, l'angoisse de la mort qui approche...

extrait : "Elle s'était rendu compte, au cours de ces dernières années, que tout au fond d'elle-même, elle n'avait jamais cru à ce qu'enseignait le christianisme. Nul être s'appelant Dieu npouvait laisser arriver ce qui était arrivé. Les Indiens, sur lesquels des drames s'abattaient dans une incroyable mesure montraient un grand bon sens en ne tenant personne pour responsable. Ce devait être un grand réconfort de se dire que leur vies si désespérantes, si pitoyablement courtes, n'étaient que des étapes dans un voyage au sein du royaume animal. Pas étonnant qu'il paraissent aussi résignés -si paisibles, même. Peut-être le mendiant cul-de-jatte, auquel elle avait timidement donné une roupie la veille, pensait-il que la prochaine fois, il reviendrait sous la forme d'un corbeau, sautant  de branche en branche sur ses vigoureuses petites pattes."

Deborah Moggach est également scénariste du film Orgueil et préjugés de Jeffrey Wright.

Ces petites choses, Deborah Moggach, Edition Le Fallois, Collection Le Livre de Poche, 407p.

Publié dans littérature anglaise

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N
Je l'ai offert à ma maman qui a aimé. Je n'ai plus qu'à le lui emprunter !
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