l'enfant d'octobre

Publié le par Clarinette

enfantoctobre.jpgLe 16 octobre 1984 Grégory Villemin, 4 ans, est retrouvé mort assassiné dans la Vologne.  Philippe Besson relate les faits avec beaucoup de précision mais dans un style romanesque. Il raconte l'histoire d'un couple, d'une famille. Son livre dépasse largement le simple récit d'un fait divers. Il ne s'agit pas non plus d'une enquête ni d'un témoignage.  Bien sûr il met l'accent sur les lacunes de la justice, les bourdes du juge Lambert et la "voracité" des médias mais il s'attarde surtout sur le portrait de la mère de Grégory qu'il présente comme un femme malmenée et meurtrie. Le récit très précis des faits, alterne avec les pensées et les états d'âme de Christine Villemin que Philippe Besson a imaginées.
L'atmosphère m' a un peu rappelé celle des Ames grises de Philippe Claudel : lourde, pleine de non-dits et de secrets et le style de Besson se rapproche un peu de celui de Claudel. A travers cette étude d'un fait divers, il explore l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus sombre et de plus bas. Ce livre a été controversé et contesté par la famille Villemin elle-même qu'il n'a jamais rencontré. On reproche notamment à l'auteur de prêter à Christine Villemin des pensées et des propos qu'elle n'a jamis tenus.
C'est vrai que le livre oscille entre le roman et le récit. C'est un peu dérangeant. 
En dehors de cela, si on fait abstraction du fait qu'il s'agit de faits réels c'est un livre très bien écrit et une oeuvre très forte.

premières phrases : "Un matin d'octobre 1984, à la une des journaux, on découvre le visage d'un enfant, quatre ans peut-être, une espièglerie dans le regard, des boucles brunes, une bouille ronde et souriante. Immanquable, le sourire. Les titres au-dessus de la photo sont sans équivoque : "un crime abject", "l'horreur", "le drame", des mots comme cela, des mots lourds de sens, l'annonce d'un malheur. Et c'est saisissant, ce contraste, l'écart insupportable entre la jovialité de l'enfant et la dureté des mots.
Oui, un matin d'octobre 1984, la France se réveille avec la mort d'un enfant, avec un cadavre retruové ligoté le long des eaux glacées d'une rivière des Vosges. Le meurtrier a visiblement agit avec calme et sang-froid, sans brutalité superflue. Tout de suite, le prénom de l'enfant s'inscrit dans la mémoire collective : Grégory.
Il y subsiste."


smil-titcoeur.gifsmil-titcoeur.gif L'enfant d'octobre
, Philippe Besson, Editions Grasset,191p.

interview de Philippe Besson
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F
Malgré ta critique, ce livre ne m'a jamais attiré, sûrement dû au fait de société avec lequel il s'est inspiré pour écrire son livre et comme j'ai été déçue par "Se résourdre aux adieux", le premier que je lis de l'auteur, je préfère lui redonner une chance avec un autre !
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C
Je peux comprendre tes réticences...